L’industrie française peine à trouver des profils adaptés à ses besoins réels. Le système de formation est dans l’incapacité de fournir des professionnels pour des métiers de régleurs, soudeurs et tricoteurs par exemple, et ce, malgré les offres d’emploi intéressants avec des salaires motivants et des horaires réguliers. Le système de formation est-il en échec ?
Des métiers en tension dans l’industrie
En France, les employeurs trouvent de plus en plus de difficultés à trouver certains profils, notamment dans le secteur industriel. La France a négligé son industrie et cela commence à se faire sentir. Les élèves préfèrent s’orienter vers des formations qui jouissent d’une bonne réputation au sein de la société, notamment le bac pro commerce ou administration. Quant aux formations qui mènent vers des métiers dans l’industrie, ils n’arrivent pas à séduire les élèves malgré leur fort potentiel de recrutement.
Ce « phénomène » affecte près d’un tiers des entreprises. Celles-ci sont donc obligées d’aller chercher la main-d’œuvre ailleurs. Beaucoup de jeunes ont une idée fausse sur l’industrie et croient à tort que les métiers du secteur nécessitent beaucoup d’efforts physiques et qu’ils sont salissants, dangereux et peu gratifiants. Or, aujourd’hui, dans le secteur industriel, une grande part du travail est informatisée, à tel point que les employeurs sont plutôt en quête de cerveaux et non de « bras ». Les machines coûtent plusieurs millions d’euros et seuls des professionnels titulaires d’au moins un bac pro, voire d’un BTS, sont capables de les faire fonctionner, d’assurer la bonne marche des opérations et de réagir en fonction des besoins.
La mauvaise image dont pâtit l’industrie auprès des jeunes diplômés n’a pas épargné les ingénieurs qui, eux, préfèrent les métiers du conseil et de la finance à la production. Il en est de même pour les informaticiens qui s’orientent vers des fonctions de management aux dépens des foncions techniques.
La formation continue comme solution ?
Certains spécialistes accusent le système de formation français d’être à l’origine de cet échec. Faut-il donc prévenir les métiers d’avenir et y préparer les générations futures, pour ne pas commettre les mêmes erreurs ? C’est un exercice difficile et périlleux, car d’aucuns ne peuvent en prévoir les conséquences et les retombées sur l’économie et le marché de l’emploi. La solution réside plutôt dans la capacité des responsables à réagir immédiatement aux évolutions technologiques rapides et bouleversantes.
La formation continue peut représenter le moyen qui permettra aux jeunes diplômés de s’adapter aux besoins du marché de l’emploi. Selon une étude du ministère américain du Travail, 65% des élèves actuels exerceront, à l’issue de leurs études supérieures, des métiers qui n’existent pas encore à l’heure actuelle, notamment dans le Web qui verra la création de nombreux nouveaux métiers pour accompagner son développement constant.